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Revue Spirite 1862 » Novembre » Fables et poésies diverses » Le monologue d'un baudet

Fable.

Un Baudet, - n'allez pas confondre,

Je ne médis jamais des gens de qualité, -

Un Ane, un vrai Baudet, de ceux que l'on peut tondre,

En un mot un Ane bâté

En gare, gourmandait une locomotive.

Son œil était brillant, sa parole était vive.

« C'est toi, s'écriait-il, toi qu'on dit au repos!

« Du Mouton, mon voisin, si j'en crois les propos,

« Tu marches sans cheval, sans âne, sans manœuvre;

« Tu rugis entraînant ton immense couleuvre,

« Ces colis entassés, ce village de bois;

« Baliverne! au miracle on put croire autrefois.

« Les temps sont bien changés! bien roué qui me berne!

« Je ne prends pas un blé pour un champ de luzerne;

« Je laisse le chardon pour la botte de foin.

« Avec tes pieds de fer, on ne va pas bien loin.

« J'ai ma règle; au bon sens heureux qui se confie.

« Toi! marcher sans chevaux? sans nous? Je t'en défie. »

« L'Ane, vous le voyez, invoquait la raison,

Ce flambeau si souvent éteint par l'arrogance.

Hélas! que de savants ressemblent au grison!

Niez, docteurs; niez l'Esprit et sa puissance;

Niez le mouvement, négligez le moteur.

L'homme fait-il de rien l'électrique lumière?

Toute locomotive a besoin de vapeur;

On évoque les morts… mais il faut la prière,

La prière partant du cœur.

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